Le saviez-vous ? La toute première chanson que Laurent Voulzy a composée s’appelle « Timide ».
Il l’a écrite fin des années 60 et enregistrée, bien plus tard, à Fréquenstar, en 1992.
Lors de ce concert à Londres, Laurent Voulzy raconte le contexte dans lequel il a écrit cette chanson (qui, avoue-t-il avec le sourire, n’a pas de grande valeur musicale ou parolière). Mais la petite histoire du chanteur timide est attendrissante…
Laurent Voulzy est, comme Jacques Brel, un timide sublimé. Il est resté un homme sensible, mais il a fait de cette sensibilité un atout, une vibration, une corde à sa guitare.
Notez le clin d’oeil de Voulzy, qui nous fait comprendre comment il a projeté, à l’époque, sa propre timidité sur la fille qui l’émoustillait. Il a écrit « timide » en parlant d’elle. Mais en réalité, il aurait pu parler de lui.
Cette situation est très fréquente chez le timide, qui stigmatisera volontiers chez l’autre une inaccessibilité, qui ne reflète, en réalité, que sa propre difficulté à aller vers l’autre. Le timide est capable de construire de toutes pièces l’inaccessibilité de l’autre, s’en faire une idée mentale d’un personnage idéalisé et impénétrable, justifiant ainsi sa retenue (c’est l’autre qui est inaccessible, pas moi qui suis paralysé).
En amour, le timide peut être troublant pour la personne aimée, qui pourra se sentir mal à l’aise d’être à ce point idolâtrée. Le timide est le roi de l’amour platonique.
Un timide qui finalement réussit à concrétiser une relation pourra même parfois s’en sentir déçu. Il aura tellement idéalisé la personne que la réalité a beaucoup de chances de ne pas correspondre à l’image mentale qu’il s’est construite. C’est ainsi qu’un timide peut devenir cruel : après avoir mis une personne sur un piédestal, il peut s’en détourner par déception au contact du réel.
Notre conseil aux timides : rentrez en relation, démystifiez l’autre, intéressez-vous à ce qu’il est réellement, c’est cela l’amour.
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