Bien sûr, nous avons tous à l’esprit l’archétype du timide : son rougissement, son sourire gêné, son regard fuyant et ses mouvements hésitants. Mais la timidité ne se limite pas à ce portrait ; elle peut prendre des formes variées.
Certains timides paraîtront rigides et froids. Sans expression.
D’autres réagiront à leur crainte des autres en développant leur agressivité.
D’autres encore par un excès d’assurance qui tentera de masquer leur fragilité.
Ce petit patron hausse sans cesse la voix sur ses employés. Cette femme ironise sur tout. Ce jeune homme s’habille de cuir et prend des airs cavaliers. Mais ne vous y trompez pas : ils n’ont sans doute pas l’aisance qu’ils affichent.
« L’aplomb insolent n’est que l’apparence de l’assurance. »E. Kant
Retenue, absence, froideur, agitation, hyperactivité, impertinence, rudesse, susceptibilité, agressivité, … la timidité peut revêtir des masques très différents. Ce qui nous fait dire que les timides sont bien plus nombreux qu’on ne le pense.
Or, tous ces masques ne font ni le bonheur de ceux qui les portent, ni la joie de ceux qu’ils côtoient. Le bien-être ne réside ni dans la soumission, ni dans l’agressivité. Ni loup, ni mouton. Le but est d’arriver à être soi, à s’affirmer tel qu’on est, sans hostilité.
« Plutôt passer pour un rustre, une brute ou un goujat que pour quelqu’un de ridicule. Telle est souvent la maxime – pas toujours lucide – par laquelle le timide échappe à l’intimidation. »B. Jolibert
Les effets physiques et comportementaux de la timidité, eux aussi, sont variés : évitement du regard, rougissement, agitation, mutisme, bégaiement, tachycardie, palpitations, sueur, tremblements, souffle coupé, engourdissement, tension musculaire, fatigue,… Chaque timide sera atteint différemment.
Certains sont beaucoup plus irrésolus que timides ; d’autres, beaucoup plus timides qu’irrésolus.
Certains ont peur du jugement et des réactions des autres. Tandis que d’autres ont surtout peur d’eux-mêmes et de leurs propres réactions.
Certains affichent une timidité visible, mais ne sont pas si fragiles qu’ils en ont l’air. D’autres ne laissent pas paraître leur malaise, pourtant bien réel.
Certains sont globalement timides, marquant un malaise dans la plupart des situations sociales. D’autres seront timides dans certaines situations spécifiques : parler d’argent, parler de sexe, prendre la parole en public, rencontrer une personne de haut rang, dévoiler son intimité,…
D’un timide à l’autre, le degré d’anxiété sociale est variable, de même que les situations qui provoquent l’intimidation.
Le kit de survie du timide
Bonjour merci pour ces informations, mais pour moi en réalité celui qui est timide ne dit jamais qu’il est timide.
Il reste toujours dans son cercle et évite le contact avec les gens, il garde toujours ses aspects du timide mais ne dit jamais qu’il est timide, car c’est plus de la timidité s’il arrive à le dire.
Toutefois est-ce qu’on a conscience qu’on est timide quand on est timide ?
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J’adore vos réflexions, elles sont intelligentes 🙂
Oui, je comprends que vous puissiez penser qu’une personne qui se dit timide ne l’est déjà plus tout à fait, car elle a déjà au moins la confiance de s’assumer.
D’un autre côté, c’est parfois une stratégie défensive de se dire timide… ainsi, vous vous excusez par avance de vos imperfections 🙂
Donc il y a deux facettes à la médaille : dire à quelqu’un que nous sommes timide, c’est à la fois un signe de confiance (on s’assume) et de faiblesse (on s’avoue vaincu·e).
En tout cas, c’est souvent un stade nécessaire pour aller plus loin : reconnaître notre timidité permet d’y travailler.
Tant que les choses sont inconscientes ou niées, on ne peut pas les changer, puisqu’on ne se rend même pas compte du problème. Cela répond à la deuxième partie de votre question 🙂
Car oui, dans un premier temps, nous sommes souvent inconsciemment timides… la prise de conscience vient souvent lorsque nous vivons une crise de timidité qui nous traumatise suffisamment pour nous rendre conscient… j’en parle dans cette vidéo 🙂
Jean-Marc
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Bonjour, j’ignore si ce post est toujours actif mais tentons.
Souvent, dans n’importe quelle situation, j’ai le regard gêné et ce sans aucune raison. J’avoue ne pas comprendre pourquoi…
Quelqu’un à qui ça arrive?
Est-ce de la timidité?
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Bonjour,
Oui, oui, ce post demeure actif et vos commentaires restent les bienvenus 🙂
La gêne que vous ressentez est-elle liée au regard de l’autre ou au jugement que l’autre pourrait porter sur vous ?
Si oui, il s’agit alors d’une forme de timidité.
Est-elle liée à votre propre regard, le jugement que vous portez sur votre propre valeur ?
Si oui, nous sommes alors dans le domaine de l’estime de soi.
Mais tout cela est lié, bien sûr. Ce qui compte, c’est de vous questionner… bravo pour cela!
Depuis quand avez-vous pris conscience de cette gêne ?
Contient-elle plutôt de la peur ou plutôt de la honte ?
En quoi cette gêne vous gêne ?
Voilà quelques questions pour avancer 🙂
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Bonjour certaines personnes disent qu’elles sont timides mais emploient des propos qui ne semblent pas en rapport avec un timide ? J’explique : elles se disent timides et posent des questions très personnelles et indiscrètes. En rajoutant je ris, c’est juste pour voir que je ne suis pas comme cela ? Comment savoir si c’est de la timidité ou une façon de tester la personne en face sur ce qu’elle est capable de faire ?
Bonne journée
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Bonjour,
Votre question est amusante… et intéressante.
Seule la personne concernée sait si elle est timide ou non. Certains ne paraissent pas timides, mais ils le sont à l’intérieur. D’autres sont beaucoup moins timides qu’ils le paraissent ou qu’ils disent l’être. La timidité est avant tout un sentiment intérieur (la peur d’aller vers les autres ou la peur de s’exprimer devant les autres).
Comment savoir ce que ressent la personne ? Posez-lui la question 🙂
Précisons aussi que certains timides peuvent paraître très bruts lorsqu’ils s’expriment, car ils ont justement du mal à doser. Ils passent ainsi parfois en une seconde d’une attitude taciturne à une attitude excentrique ou frondeuse.
Cela vous parle ?
—
Jean-Marc
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Bonjour, je suis la maman d’un adolescent de 18 ans qui ne trouve pas sa place au lycée. Il en souffre énormément, il vient de se confier. J’avoue qu’il a un père timide, qui a deux parents indifférents, il n’a pas sa place dans sa famille. Et moi, j’ai eu une maman manipulatrice, donc j’ai des failles dans mon estime de moi, j’étais une enfant angoissée. Lucas est beau, doux, musclé et très intelligent, mais il est persuadé qu’il n’attirera aucune fille par manque d’humour. Il tremble également en classe. Je pense qu’il a besoin qu’une main se tende à lui. Il a de bonnes valeurs.
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Bonjour,
Et merci pour votre témoignage, qui est très touchant. Les histoires des parents de Lucas, c’est-à-dire la vôtre et celle de son père, peuvent, vous avez raison, donner un décor et certaines explications à son actuelle timidité. Mais il peut (et vous aussi), à tout moment, construire sa propre histoire. En reprendre le fil. En reprendre le contrôle. Et décider de devenir confiant. J’imagine que c’est avec ce type d’espoir que vous nous contactez.
Comme vous l’expliquez très bien, la timidité peut en arriver jusqu’à des symptômes physiques, comme le fait de trembler. Et la confiance que nous avons en nous demeure un sentiment complètement intérieur, qui n’a pas de lien avec les qualités extérieures que nous possédons. C’est ainsi, effectivement, qu’un garçon (ou une fille) beau, fort et intelligent peut rester persuadé qu’il n’a pas les qualités pour attirer l’amitié ou l’amour.
Si Lucas désire me contacter, je vous promets de répondre à ses questions. Il peut s’adresser à moi même en privé sur contact@timidite.info. Vous êtes-vous déjà tournés vers un psychologue ou un autre métier de l’accompagnement des personnes ? Ce qui est important, c’est qu’il soit demandeur d’être accompagné.
Je reste à votre disposition si vous avez des questions. Belle journée à vous.
Jean-Marc
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@ Madame Dupart:
En fait, pas exactement. L’intimidation est, comme vous dites, une émotion. Mais la timidité, c’est le caractère que nous développons face à cette émotion. La timidité est la manière dont nous gérons l’émotion d’intimidation. Si vous voulez plus de précisions, j’en parle dans cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ntgBetCRHq8.
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La timidité est une des émotions. Alors c’est normal d’être timide.
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Je suis dans la case des timides qui montrent qu’ils ont peur. Je parle peu, je n’arrive à m’ouvrir qu’à ma sœur même pas aux autres membres de ma famille. Quand quelqu’un dit quelque chose de positif sur moi je souris bêtement et ça m’arrive de rougir, surtout quand un garçon me parle. Je n’aime pas faire des choix et quand je suis obligée d’en faire un, j’essaie de l’éviter. En fait, je crois que quand j’aime bien une personne… Non imaginons que quelqu’un vous demande de sortir avec et que vous connaissez cette personne depuis 2 ou 3 mois, c’est la première fois en plus que ça vous arrive mais vous êtes tellement timide (la personne qui ne sait pas quoi dire) que vous vous sentez perdue, qu’est-ce que vous feriez sachant que vous ne savez pas ce que vous ressentez pour cette personne ? Je crois que je m’éloigne du sujet mais le fait est que je suis tellement timide que je ne sais jamais quoi faire dans à peu près toutes les situations.
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Bonjour Paul-Xavier.
Tout d’abord, notez que je ne suis ni psychiatre, ni psychologue habilité à vous conseiller officiellement.
Parler en public reste une peur extrêmement répandue. Il est normal que vous ayez un stress momentané au moment de prendre la parole en classe.
Réfléchissez : Qu’est-ce qui vous fait peur exactement ? Perdre contrôle ? Subir le regard des autres ? Dire une bêtise ? Avez-vous déjà vécu une situation traumatisante à l’école ou lors d’une prise de parole en public ? Tant d’explications possibles.
Un petit conseil : n’hésitez pas à prendre la parole malgré votre peur, si c’est possible pour vous… car le meilleur antidote, c’est se jeter à l’eau et en prendre l’habitude de s’exposer. L’habitude diminue considérablement la peur.
Bonne continuation,
Jean-Marc.
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Grâce à vos explications, je crois savoir pourquoi au moment de parler en classe, je tremble, mon rythme cardiaque augmente, je sens de la sueur. Suis-je timide donc? Si oui, comment en sortir rapidement?
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