Nos pensées et nos émotions sont extrêmement liées. Mais surtout, il est important de distinguer deux types de pensées : les pensées « automatiques » et les pensées « contrôlées ».
Les « pensées automatiques » sont celles qui nous assaillent spontanément, tandis que les « pensées contrôlées » sont guidées par un raisonnement. Les unes et les autres correspondent à des zones différentes de notre cerveau. Les pensées automatiques sont utiles pour déclencher des réactions rapides ou se laisser guider par son imagination. Cependant, elles ne sont pas toujours fondées. Nous acceptons parfois un peu trop facilement les hypothèses que notre cerveau formule sous la forme de croyances spontanées.
Nos pensées automatiques sont tantôt le fruit de notre éducation (ce qu’on nous a « mis dans la tête » et que nous avons bien voulu croire), tantôt le fruit de notre expérience et de ce que nous en avons déduit, souvent inconsciemment. C’est là que se trouve l’origine de notre timidité.
Au fond du fond, la timidité n’est qu’une pensée. Une forme de croyance pessimiste sur soi-même. La croyance que nous ne sommes pas capables de bien nous comporter avec les autres et de faire bonne impression. La bonne nouvelle, c’est que dans une thérapie ou dans un coaching sur la timidité, il vous est possible de faire évoluer vos croyances et vos schémas de pensée.
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu’ils en ont. »Epictète
Typiquement, les personnes timides sont assaillies par des pensées automatiques catastrophistes qui focalisent toute leur attention sur des éléments angoissants.
Les pensées s’articulent autour de trois moments :
« Tout inconnu l’intimide, d’abord parce qu’il se le représente presque toujours comme plus ou moins hostile, ensuite parce qu’il lui attribue volontiers une supériorité toute gratuite. Partout, il croit voir du dédain, de l’antipathie, de l’ironie ; comment ne serait-il pas défiant, mal à l’aise ? »P.Cl. Jagot
La timidité est avant tout une croyance sur soi-même, et elle s’auto-alimente. Dans cette vidéo, je vous invite à complètement retourner votre mode de pensée. Cessez de mettre le focus sur votre timidité et concentrez-vous sur votre objectif : faire grandir la confiance en vous. La timidité est très comparable au vertige, je vous l’explique dans cette vidéo. Et à la fin, je vous donnerai deux exercices.
Chacun d’entre nous est susceptible, à certains moments, de commettre des raccourcis de pensée peu adéquats, qui vont nous donner une vision biaisée de la réalité :
« La perfection n’existe pas »
Chaque individu, même brillant sous certains angles, possède ses faiblesses et obsessions parfois surprenantes. Nos imperfections donnent du charme à la vie. Y compris la timidité. Ce n’est pas grave de se planter, de dire une bêtise, d’avoir une tache sur son veston. Nous sommes humains. Nous avons droit à l’erreur. Par exemple : « Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler » est un très mauvais conseil à donner aux timides, trop précautionneux par nature.
« J’arrête de présumer ce que les autres pensent »
Ne devançons pas le jugement des autres. N’anticipons pas sur leurs réactions. Vais-je le déranger ? Vais-je le choquer ? Vais-je lui faire plaisir ? Nous n’en savons rien tant que nous ne le demandons pas explicitement. La plupart des gens réagiront fort bien à une critique ou à une demande correctement formulée.
« J’arrête de me mentir à moi-même »
Arrêtons de jouer les autruches. Est-ce vraiment parce que j’ai trop de travail que je décline cette invitation ? Est-ce vraiment par désintéressement que je me refuse à demander une augmentation ? Est-ce vraiment par gentillesse que je laisse ce fumeur m’incommoder ? Est-ce vraiment parce que cette femme est trop snob à mon goût que je ne lui adresse pas la parole ? Ne nous donnons plus d’excuses pour fuir le contact.
« Les critiques sont des cadeaux »
Rien de plus précieux qu’une critique franche et respectueuse. Cela nous permet de ne pas nous mentir, de nous améliorer et de nous faire une juste idée de ce que les autres pensent. Les critiques contiennent des informations qui nous font progresser.
« Mieux vaut des remords que des regrets »
Mieux vaut avoir vécu que d’être passé à côté. Dans tous les domaines, professionnel, sentimental, il faut tenter sa chance, et la retenter encore. Exprimer ses demandes sans souffrir d’un refus. Exprimer ses critiques sans crainte d’un rejet. De nombreuses études sur le bonheur ou la réussite indiquent que les personnes qui prennent des risques et considèrent l’échec comme une expérience mettent le plus de chances de leur côté.
« Je suis la personne la plus importante dans ma vie »
La seule personne avec laquelle vous êtes sûr de devoir composer toute votre vie, c’est vous-même. Tout le monde veut que tout le monde l’aime, mais personne n’aime tout le monde, dit la chanson. Par contre, être en accord avec soi-même reste une priorité absolue. Vous avez tout à fait le droit de vous faire du bien. Accepter un compliment et le plaisir qu’il procure. Accepter vos envies, vos ambitions. Vous délivrer du souci de ce que pensent les autres. Cultiver l’indépendance (pas incompatible avec la sociabilité). Vous soucier de votre être, pas de votre paraître.
« Je porte mon attention sur les autres »
En portant votre attention directement sur les autres (et non sur vos interprétations et anticipations internes de ce que pensent les autres), vous cessez de focaliser sur votre angoisse. Observez leurs hésitations, leurs emportements, leurs humeurs. Vous constaterez qu’ils ne sont pas forcément plus à l’aise que vous. Analysez la situation le plus objectivement possible : Quel mobile anime vos interlocuteurs ? De quoi par conséquent sont-ils préoccupés ? En quoi votre présence ou votre rôle les importent ? Pourquoi êtes-vous là ? Qu’est-ce que vous risquez dans le pire des cas ? Que pèse cette rencontre à côté des objectifs les plus importants de votre existence ?
« J’évite de tomber dans l’idolâtrie »
Même ce grand patron d’une entreprise multinationale fait ses petits besoins tous les jours, comme vous et moi. Même cette fille superbe sera touchée par vos compliments sincères. Quant à vous, pas de complexe. Ce n’est pas parce que vous êtes un peu gros, un peu petit, le nez un peu de travers ou le cheveu sur la langue que vous perdez toutes vos chances d’être aimé. C’est l’image que vous vous en faites plus que la chose elle-même qui crée le handicap. Est-ce parce que vous n’avez pas fait d’études que vous perdez le droit à donner votre avis dans une discussion ? Pensez-vous que les doctorants expriment toujours des idées transcendantes dans tous les domaines ?
En pratique, les thérapies cognitives vont s’attacher à :
Par exemple, à la pensée automatique « Il ne me regarde pas parce que je ne suis pas belle », on pourrait imaginer de nombreuses explications alternatives : « Il ne m’a peut-être pas vue », « Il est peut-être timide lui aussi », « Il est peut-être préoccupé par tout autre chose »…
Pour un travail complet, nous vous invitons à prendre en compte trois types de cognitions :
ANDRÉ Christophe et LÉGERON Patrick, La peur des autres — Trac, timidité et phobie sociale, Editions Odile Jacob, Paris, (1995) 2003, pp. 245-260.
ANDRÉ Christophe, La timidité, Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, Paris, 1997, pp. 109-124.
CRAWFORD Lynne & TAYLOR Linda, La timidité, J’ai Lu, 1997, traduit en 2000, pp. 53-61 ; 81-83.
JAGOT Paul-Clément, La timidité vaincue. Devenez assuré, ferme, audacieux et confiant en vos possibilités, Collection « Savoir pour réussir », Editions Dangles, Saint-Jean-De-Braye, 1993, pp.83-94.
MACQUERON Gérard et ROY Stéphane, La timidité — Comment la surmonter, Odile Jacob, Paris, 2004, pp. 116-117 ; 159-189.
Moi aussi la timidité m’entraîne un blocage en parlant.
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Cela m’a beaucoup fait plaisir de te tomber sur votre site qui pour moi est une opportunité pour pouvoir m’exprimer en public.
J’avoue que depuis ma tendre enfance je cherche désespérément à m’exprimer. Mais que ça soit en public, en discussion ou même dans mes rencontres les plus importantes, c’était en vain. Alors, le fait de passer plus de temps sur le net m’as donné cette brillante idée : en écrit, on ne pourra rien me reprocher.
Quand j’étais jeune, le meilleur moyen pour moi d’avoir des petites amies était de leur adresser des écrits. Alors à ce moment j’étais sûr de ne pas rater mon coup, mais en conversation, j’étais tellement timide que je me disais que c’était une maladie. Alors trouver un site qui pourrait m’aider à communiquer est une aubaine.
Merci, dans l’espoir de vous retrouver très prochainement.
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Bonjour,
Oui, c’est vrai : s’exprimer par écrit est souvent une belle alternative pour les timides. C’est l’opportunité de s’exprimer, sans s’exposer directement au regard de l’autre et à nos émotions, qui autrement, peuvent nous paralyser.
Mais vous savez, si vous êtes capable de bien vous exprimer par écrit, alors cela veut dire que vous seriez tout autant capable de le faire oralement, face aux personnes. Pour y arriver, il est nécessaire d’affronter sa peur, petit à petit, de se jeter à l’eau. Au début, ça fait très peur, mais avec l’habitude, on progresse. Comme dit le proverbe : « On n’apprend pas à nager dans un fauteuil ».
Je vous souhaite beaucoup de courage,
Jean-Marc
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Bonjour
C’est en cherchant des solutions à mon problème à communiquer avec les autres que je suis tombé sur votre site. J’ai eu les larmes aux yeux en regardant votre 13ème vidéo et en vous lisant.
En effet, je suis en train de perdre un homme que j’aime à cause de « ce gris défaut » comme il dit, ne pas savoir écouter, penser à ce que je vais dire avant qu’il ait fini de parler, parler fort…. je me suis retrouvée dans vos articles. J’espère y trouver les solutions pour mieux communiquer en couple et en société.
Un grand MERCI.
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Votre commentaire me touche beaucoup. J’espère vraiment que vous allez pouvoir vous exprimer comme vous le souhaitez. Chaque jour est un nouveau jour qui vous est donné pour changer… mais, surtout, sans vous culpabiliser. Nous sommes tous imparfaits et la personne qui vous aime vraiment doit pouvoir accepter vos fragilités… surtout si vous vous ouvrez à l’idée d’améliorer votre communication.
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Jean-Marc Hardy
J’accompagne les personnes vers la confiance en soi : découvrez mon programme !
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Très bon article et très bon site. Du seul livre que j’ai lu sur ce problème (La peur des autres – Christophe André, Patrick Légeron) ça résume très clairement ce qui y est dit.
C’est un site vraiment honnête et utile. J’ai pas vu de solutions miracles ou de changements radicaux (tarifés bien sûr) proposés… comme c’est le cas pour bon nombre d’autres sites.
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Bonjour Camille,
Et merci pour votre message.
Depuis 16 ans que le site existe, j’ai toujours veillé, justement, à compenser ce monde de vendeurs d’élixir et à offrir un maximum d’information nuancée. Donc, c’est sûr, votre message me fait vraiment plaisir.
Toutefois, j’ai reçu des centaines de demandes allant dans le sens de proposer des solutions, des moyens concrets de sortir de la timidité. Et j’ai fait des recherches en ce sens.
Prochainement, je vais tout de même proposer un accompagnement des timides vers une heureuse « porte de sortie ». Sous la forme d’un coaching.
Cet accompagnement ne reposera pas sur des promesses « clinquantes », mais sur un travail sur soi qui a du sens.
Je continuerai bien sûr à offrir un maximum d’information gratuite. Le site ne va pas basculer dans le commercial, il n’en est pas question.
Voilà, comme ça, vous savez tout… j’espère ne pas vous décevoir 🙂 Mais je suis certain, en tout cas, suite à mes nombreux échanges et expériences de coaching, qu’une solution concrète fera du bien à de nombreuses personnes qui cherchent une issue à un vécu parfois très douloureux (certains vont même jusqu’à avoir envie de disparaître).
Encore merci pour votre retour. Je vous souhaite une belle journée.
Jean-Marc
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Bonjour,
Avant, je ne pensais pas être si timide que cela. Ce sont mes peurs qui m’ont rendu timide. A mon corps défendant, c’est notre société qui fait peur.
Auriez-vous une explication à cela ?
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@ Oliviera : Bonjour et merci pour votre question. Oui, je vois une explication : c’est la peur de la peur. La timidité prend de l’ampleur lorsque les intimidations que vous avez vécues précédemment commencent à vous hanter. Vous anticipez alors la désagréable sensation de les revivre. Est-ce que cela vous parle ? Ce phénomène (la peur de la peur) peut heureusement être enrayé par différentes techniques. Par ailleurs, quels sont les aspects de la société qui vous font peur ? Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
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Bonjour. Je trouve votre site très complet et cela est tant mieux car je suis de nature timide. J’espère que votre aide précieuse pourra m’aider à vaincre ma timidité. Je ne peux pas expliquer pourquoi mais ce site me fait une très bonne impression par rapport aux autres sites que j’ai pu visiter qui parlaient eux aussi de timidité.
J’ai décidé de mettre en pratique tous vos conseils. Et je vous remercie pour votre aide précieuse.
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@ Randy: Merci pour votre commentaire qui me fait immensément plaisir. Jean-Marc
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Merci pour cet article, vraiment, et plus globalement pour tout votre site ! Je souhaite que vous continuiez tant cela m’apporte (et je ne suis assurément pas le seul) des réponses et des pistes pour changer 🙂
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Je ne comptais pas commenter, mais quand j’ai vu le commentaire qui disait « trop complexe comme explication », j’ai eu envie de me manifester. Je pense que la timidité s’insinue plus ou moins profondément selon chacun. Pour ma part, j’ai trouvé bon nombre de réponses dans cet article (et ce site). Je ne peux pas juste « ne pas me prendre la tête ». C’est dans ma nature de questionner tout ce qui m’entoure et ce qui me compose. L’intérêt de ces articles, c’est de leur donner autant en profondeur qu’en surface pour que chacun puisse s’y retrouver. Et je sens qu’en tenant compte de toutes ces idées et conseils, je vais finir par être capable de « ne plus me prendre la tête » sur ce point 🙂
Merci beaucoup.
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@ Steven : Votre commentaire me touche profondément. Merci.
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Bonsoir,
Voici mon point de vue.
Je suis ce que je pense. Plus j’ai des pensées positives, plus des choses positives vont m’arriver.
La complexité et de pouvoir maîtriser ces pensées à bon escient. Heureuses pensées, vie heureuse !
Voilà.
Merci pour votre article.
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Trop complexe comme explications, etc. Et le complexe stresse. La vie n’est pas aussi complexe pour donner autant de conseil. Je dirais au timide de ne pas se prendre la tête, de vivre au jour le jour et de toujours respecter ses envies, toujours. Si ça ne marche pas, répétez dans votre tête : » je suis pas le centre du monde, le centre d’attention des gens, bien sûr qu’ils ont autre chose en tête ». Le simple fait de regarder autour de soi, pour confirmer, aid. « La seule chose qui m’empêche de faire ce que je veux, ce sont mes mauvaises pensées, et la seule personne à qui je peux en vouloir, c’est moi-même et personne d’autre ». Si vous êtes de nature paranoïaque, susceptible et accusateur, cette phrase peut vous aider à n’accuser personne. « Fais ce que tu veux mais n’accuse pas les autres ». Le fait de se dire qu’on mélange tout, car ce qui est vrai quand on est paranoïaque, timide, aide pour revenir au présent et à la simplicité de la vie. On conçoit la vie trop complexement, on se pose trop de questions, alors qu’en fait, c’est le présent qui compte, maintenant, maintenant, tu dois faire ce que tu veux, respecter tes envies, si tu pars dans des délires, répète-toi ces phrases. « Je ne suis pas le centre du monde, le centre d’attention des gens, la seule chose qui m’empêche de faire ce que je veux, ce sont mes mauvaises pensées ». Fais ce que tu veux, mais n’accuse pas les autres. L’indifférence des personnes prouvent qu’ils sont dans leurs préoccupations, envies, et que toi seul fais une fixette sur eux. Eux respectent leurs envies en ne faisant pas attention à toi, tu n’es pas le centre du monde, le centre d’attention des gens. Bref, NE VOUS PRENEZ PAS LA TÊTE, tous mes conseils ne sont pas importants, le plus important c’est que vous fassiez ce que vous voulez. Les gens ne sont pas dans votre tête, et le plus important pour ne pas avoir de remord c’est de faire ce que tu veux sans accuser les autres. Ciao 😉
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@ Kurt Tchour: Merci pour votre point de vue très franc. Il reflète une opinion répandue sur les timides. Il aidera certains, je le souhaite. Peut-être pas tous, car « ne pas se prendre la tête » semble facile comme consigne, mais est une prouesse pour la personne qui est prise dans ses peurs.
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