
À travers un détour dans la littérature, classique et contemporaine, Bernard Jolibert nous offre une fine analyse du mécanisme d’installation de la timidité.
De Rousseau à Chateaubriand, en passant par Stendhal, Proust ou Amiel, plus d’un écrivain célèbre s’est vu vivement atteint par l’émotion d’intimidation. Ils en parlent eux-mêmes avec une justesse croustillante. Parfois aussi, avec une certaine mauvaise foi que l’auteur s’empresse de dépecer. Car cet ouvrage est bien plus qu’une simple sélection littéraire thématique, il s’agit d’une véritable dissertation dialectique, qui écarte, tour à tour, les propos non fondés et fait progresser la réflexion.
Bernard Jolibert fait clairement la différence entre « l’émotion d’intimidation » (qu’il juge normale dans les rapports humains) et la « timidité installée » ou « timidité de caractère » (qui constitue une souffrance individuelle et un appauvrissement social). Il explique les vertus de la « politesse » au sens large et invite le timide à développer la « familiarité », c’est-à-dire l’accoutumance aux situations sociales les plus diverses impliquant la présence d’autrui . « On n’apprend pas à nager sur un fauteuil, il faut se jeter à l’eau. »
L’éducation d’une émotion — Trac, timidité, intimidation dans la littérature
Bernard JOLIBERT
L’Harmattan, Education et Philosophie, 1997, 238 pages
Votre commentaire