La timidité est un thème rarement abordé au cinéma alors qu’elle fait partie de la vie de tous les jours. Retranscrire ce sentiment à l’écran peut s’avérer des plus difficiles d’autant plus lorsqu’il se traduit en véritable maladie.
Découvrez notre filmographie non exhaustive des films traitant de la timidité à travers les époques et leurs angles d’attaque.
« Les deux timides », du théâtre au grand écran
Réalisé par René Clair en 1929, Les deux timides est l’histoire de Frémissin, un jeune avocat affligé par une timidité maladive. Sa première plaidoirie se transforme en désastre et entraîne la condamnation de son client, Garadoux, un mari brutal. A sa sortie de prison, ce dernier souhaite épouser Cécile, la fille de Maître Thibaudier, également très timide. Cependant, Cécile est amoureuse de Frémissin qui n’ose bien sûr pas lui demander sa main…
Inspirée d’une pièce de théâtre portant le même nom, cette comédie dramatique mêle à la fois timidité professionnelle et amoureuse avec beaucoup d’humour. Mettant en scène des effets modernes pour l’époque, ce film est encore muet ce qui amplifie le sentiment de timidité de nos personnages.
« Des trains étroitement surveillés », la timidité dans le cinéma tchèque
« Des trains étroitement surveillés » est un film tchèque de 1966 réalisé par Jiří Menzel.
Pendant l’occupation lors de la Seconde Guerre Mondiale, Milos (interprété par Václav Neckář) travaille dans une petite gare. Grand timide, il n’arrive et n’ose pas séduire une jolie contrôleuse qui pourtant semble également intéressée. Face à cet échec, Milos est désespéré et tente de se suicider…
Ce film, considéré comme un pur chef d’oeuvre du cinéma tchécoslovaque, raconte une histoire des plus touchantes sur la timidité et le mal-être dans un contexte grave qu’est la Seconde Guerre Mondiale. Jiří Menzel y ajoute un humour burlesque pour un superbe résultat qui lui a valu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1968.
« Les émotifs anonymes », un duo touchant
« Les émotifs anonymes » est un film franco-belge réalisé en 2010 par Jean-Pierre Améris et interprété par Isabelle Carré et Benoit Poelvoorde.
Angélique Delange est une chocolatière de talent, mais aussi une grande émotive qui perd tous ses moyens dès qu’elle devient le centre des attentions. Lors de sa recherche d’un nouvel emploi, elle répond à l’annonce de Jean-René Van den Hugde, patron d’une fabrique de chocolat au bord de la faillite.
Jean-René est également un grand émotif et consulte un psychologue alors qu’Angélique rencontre un groupe d’émotifs anonymes.
Leur passion pour le chocolat les rapproche rapidement. Ils tombent amoureux l’un de l’autre mais leur timidité maladive les empêche de se l’avouer et tend à les éloigner. Leur relation semble donc difficile, voire compromise, alors qu’ils ont tout pour réussir ensemble…
Ce film drôle et émouvant retranscrit à la perfection l’hyperémotivité et ses conséquences sur les relations professionnelles et amoureuses. Le tandem Carré/Poelvoorde nous transporte dans une sincérité charmante et bouleversante à travers des personnages attachants et modestes. Cette timidité qui les bouleverse et les paralyse est adaptée avec beaucoup d’humour et découle sur un équilibre parfait entre la comédie et le drame pour ce sujet admirable.
Voir la bande annonce du film « Les émotifs anonymes »
Vénus et Fleur, entre timidité et extravagance
Réalisé par Emmanuel Mouret, « Vénus et Fleur » est une histoire touchante entre Fleur, une jeune parisienne timide et Vénus, une jeune russe à la personnalité extravagante mais cependant perdue. Les deux jeunes filles n’ont rien en commun mis à part leur envie de rencontrer le garçon idéal…
Cette comédie dramatique française est une histoire touchante et drôle mettant en avant une timidité maladive et handicapante dans les relations amoureuses. Interprétés par Veroushka Knoge et Isabelle Pirès, Vénus et Fleur sont deux jeunes filles que tout oppose mais dont le charme, la fraîcheur et la sympathie font naturellement découler un beau film sur le sens de la vie.
« Le syndrome du timide », le court métrage sur la timidité
« Le syndrome du timide » est un court métrage réalisé en 2009 par Pierre-Axel Vuillaume-Prézeau, étudiant en cinéma à l’école Cinécréatis de Nantes.
Tout le monde croit connaitre la timidité, mais finalement sans pouvoir la définir. C’est avec cette envie que dans ce court métrage, il définit clairement la timidité, vue par un timide car pour lui, seul un timide peut prétendre la définir.
Court et attractif, ce court métrage définit de façon simple la timidité à travers un bon trait d’humour. Ce sujet si rarement abordé à l’écran est traité avec beaucoup de réflexion pour un résultat propre et malin.
Voir le court métrage « Le syndrome du timide »
Pourquoi si peu de films ?
Comme nous pouvons le voir, il est difficile de trouver des films traitant directement de la timidité. Souvent seuls certains passages ou personnages traitent de ce sujet. Alors pourquoi existe-t-il si peu de films ?
La timidité est un sujet complexe à traiter car tout d’abord souvent difficile à comprendre lorsque l’on n’est pas timide. Ce mal-être est compliqué à percevoir et donc à adapter au cinéma face à un public plutôt friand d’actions et d’excentricité. Cependant, comme vu ci-dessus, certains réalisateurs ont réussi à retranscrire ces sentiments grâce à une bonne dose d’humour, des personnages attachants et beaucoup d’humanité.
D’autres films sur la timidité ? Faites-les nous connaître par commentaire !
Ecrit par Esther Birgé, LP de Mulhouse
Merci pour cette liste ! Moi aussi je recherche des films sur la timidité. Étant moi même un grand timide j’attend qu’un réalisateur traite vraiment du sujet, mais de façon plus poussée et sérieuse que dans les émotifs anonymes… J’aimerai voir un film ou le héros connait toutes les théories sur comment ne plus être timide mais qu’il n’y arrive vraiment pas et qu’il en souffre ! Donc ce serait plutot un drame ^^. Mais comme vous le dites ça risquerait de ne pas intéresser un public assez large…
Il y a d’autres films :
– » Hot hot hot » de Béryl Koltz
– « La vie rêvée de Walter Mitty »
– Et surtout « Ben X » qui m’a beaucoup marqué. Bon ce n’est pas vraiment un timide, la c’est plutot un léger autisme. Mais les gens qui comme moi fuient la realité de la vie parce qu’ils n’ont aucune confiance en eux se reconnaîtront dans ce film. Le hero a peur du monde qu’il trouve trop violent, n’a pas d’amis ni copine. Toute sa vie est dans son jeu vidéo.
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Merci pour votre commentaire très riche ! On vous a lu avec attention. Merci pour les pistes 😉
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